Quand on est heureux, on apprécie d’écrire sur nos joies. C’est comme si elles se multipliaient, comme si elles devenaient encore plus vives et plus intenses. C’est agréable et plaisant de partager des petites doses de bonheur et de les distribuer en petites gouttes joyeuses sur la blogosphère.
Parfois on écrit aussi parce que l’on est en colère, qu’il y a des injustices que l’on ne peut pas garder pour soi sous peine d’imploser…
Et parfois aussi, on écrit pour laisser une douleur s’échapper, pour qu’elle glisse hors de nous, qu’elle quitte nos pensées et nous laisse aller de l’avant. D’ailleurs je remercie Unicks pour ces gentils mots “n’aies pas peur d’extérioriser tes sentiments comme tu l’as fait aujourd’hui, mettre les maux par écrit ça aide parfois à faire le tri“.
C’est exactement ce dont j’ai besoin, encore plus que de bricoler ou de me changer les idées devant des séries tv…
♦ J’ai subi une ivg il y a 5 ans.
Tu vas me dire, comment peut-on subir une interruption “volontaire” de grossesse ?
C’est très simple, ce n’était pas mon choix, pas mon désir, pas ma volonté.
Cet enfant je l’ai aimé sans qu’il naisse, je me suis vite fait des rêves à son sujet.
Mais son “géniteur” a su trouver les mots, blessants à souhaits, pour m’en décourager ; il a su appuyer là où cela faisait mal… Il m’a tout simplement dit que j’étais trop instable pour m’occuper d’un enfant toute seule et que j’allais le rendre aussi malheureux que je l’avais moi-même été dans mon enfance.
Ma plus grande erreur a été de l’écouter et de le croire. J’ai renoncé à cet enfant par peur de le faire souffrir.
J’ai mis beaucoup de temps à me pardonner ce geste, j’ai mis beaucoup de nuit pour arrêter les cauchemars…
J’ai quitté ce mec si néfaste pour moi. J’ai refait ma vie. J’ai rencontré quelqu’un de bien…
♦ Et puis je suis à nouveau tombée enceinte. C’était assez inattendu et inespéré. Mais ça n’a pas duré. J’ai fait une fausse couche, tout au début du premier trimestre. Ça m’a foutu un énorme coup au moral.
J’ai reporté tout mon amour et mon affection sur mes petits chats et j’ai comblé tout ce vide avec pas mal de nourriture…
♦ Aujourd’hui, mon chéri et moi, on parle d’avoir des enfants ensemble. On en parle, mais je n’y crois plus. J’ai dépassé les 37 ans, les risques de trisomie 21 deviennent de plus en plus importants (près d’1/200 naissances) et la baisse de fertilité après 30 ans est indiscutable…Et je ne supporterai pas de revivre une fausse-couche.
Je me pose aussi tellement de questions sur ma capacité à élever correctement un enfant et à le rendre heureux et équilibré.
Et si, par miracle, cela marchait, et si, par miracle nous avions un enfant -en bonne santé- comment vivrait-il le fait d’avoir une maman si “vieille” par rapport à ses petits camardes ? Arriverais-je à m’en occuper correctement ? Ne lui ferai-je pas trop honte ? Est-ce que je ne lui transmettrais pas trop de mes névroses ?
Voilà, voilà. Vous comprenez sans doute mieux pourquoi je me sens vieille parfois…
Faire un enfant ça ne doit pas trop se réfléchir car tu trouveras toujours un prétexte pour ne pas en faire.
Pour les grossesses des femmes passées 37 ans, la surveillance médicale est accrue. Pour la trisomie, il y a 1 risque sur 200, c’est a dire 199 bébé en sans trisomie pour 200 naissance!
Pour les fausse couche, c’est la nature qui fait son oeuvre et qui fait une sélection dans les enfants à naître. C’est triste de devoir faire le deuil d’un petit être qu’on aime déjà mais c’est peut-être mieux que d’attendre que son enfant meure car il ne peut pas vivre sans assistance.
Etre maman n’est pas inée, tu te poses toujours des questions (et c’est normal)… Je dirais il n’y a pas de bonne méthode, il faut juste être bienveillante envers son enfant.
Après si tu te sens trop névrosée (je te cite car je ne te connais que pas ton blog), rien ne t’empèche d’en parler avec un professionnel.
Le choix d’un enfant restera le tien, c’est toujours celui de la femme. Si vous êtes 2 dans cette aventure, c’est encore mieux.
Prend soin de toi et sois heureuse.
Je t’embrasse
ce que tu dis sur les fausses-couches est tellement vrai, je sais que l’enfant n’était pas viable… mais c’est dur de le perdre avant même sa naissance, j’ai du mal à l’accepter… après j’espère pouvoir un jour être maman, faire plein de (petites) erreurs
et pouvoir vivre cette belle aventure
bisous itou
Je n’ai pas grand chose à te donner comme conseil si ce n’est suis ton coeur et “essaye” de mettre des interrogations de côté… <3
merci, oui, je vais essayer et puis penser aussi à des choses plus heureuses
Tes deux derniers articles sont plutôt moroses et je m’inquiète… Tu restes bloquée sur ces cicatrices qui t’empêchent d’avancer. Si tu souhaites vraiment vivre une grossesse et avoir un enfant, tu peux encore persévérer mais tu connais les risques. Cependant, comme le dit Ciloucr, il y a aussi 199 chances qu’il n’y ait pas de problème concernant la trisomie. Et puis, ces chiffres, ce sont des moyennes, rien de réel…
Est-ce la grossesse que tu désires tant vivre ou le fait de profiter d’un enfant, de le voir grandir et s’épanouir avec ton compagnon? C’est peut-être déplacé de ma part mais je réfléchirais aux motivations et envisagerais peut-être l’adoption… Aujourd’hui, on fait des enfants de plus en plus tard: ma cousine a eu son premier enfant à 40 ans, mon ancienne voisine à 42. Ce ne sont pas des normes, je te l’accorde et plus on attend, plus ce sera difficile à vivre mais si c’est une expérience à laquelle tu tiens, il existe aussi un autre chemin pour la vivre que celui de la grossesse…
J’espère que je ne t’ai pas vexée ou bouleversée et que tu vas bien t’accrocher et relever la tête hors de l’eau.
Des bisous ♥
hello, ne t’inquiète pas, ça soulage de se livrer, ça va déjà un peu mieux d’en avoir parlé ici…parfois ça me bloque il est vrai, mais vos réponses m’ont apporté une vision moins noire sur tout ça …
merci de ton gentil message, des bisous itou
Ma mère m’a eu à 39 ans et je suis normale ^^
Aujourd’hui 37 ans c’est rien !!! Je te donne pas de leçons, mais si tu ne le fais pas par “peur” maintenant, tu le regretteras toute ta vie…
rien, non, mais sans doute pas insurmontable, tu as raison
on essaie depuis un petit moment, mais ça ne se fait pas pour le moment dira-t-on
merci pour ton message
Je lis tes post dans le désordre aujourd’hui…
Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit j’ai subit une IVG a 22 ans. Je l’avais décidé, sans le géniteur et pourtant c’est une des plus gros traumatisme de ma vie.
Je crois que les femmes qui ont recourt à l‘IVG le subisse toujours. Ce n’est jamais dans une situation heureuse et épanouissante qu’on prend ce genre de décision… Bref.
Je suis tombé naturellement enceinte à 37 ans et j’ai donné naissance à mon unique bébé à 38 ans passé.
Pendant ma grossesse j’ai eu le droit à l’amiosynthèse pour vérifier que le bébé allait bien. Il allait bien.
A 42 ans je suis retombé naturellement enceinte et là ça a été le cauchemar : trisomie 18, Interruption médicale de grossesse à presque 5 mois…
Les médecins m’encourageaient à retenter une grossesse : quelle idée ! J’aurais préféré mourir que de repasser par là.
Par mon témoignage je ne veux ni t’encourager ni te décourager. Juste témoigner.
Juste dire que 37 ans ce n’est pas encore la ménopause 😉
Je suis certaine que mon fils qui a 12 ans aujourd’hui ne me considère comme une vieille maman de 50 berges. Je crois que celle qui est le plus consciente de ça c’est moi, les autres mamans se trompent souvent sur mon âge.
Pourtant c’est vrai ça me stresse l’idée que je vais le « quitter « assez vite… En même temps certaines vivent jusqu’à 95 ans et d’autres s’en vont à 55 ans… On ne peut pas savoir combien de temps on va accompagner nos enfants.
Ma mère m’a probablement transmis ses névroses, parfois j’ai peur que mon fiston soit aussi sensible que moi… Mais c’est la vie c’est comme ça. Si il n’y avait que les gens parfait qui avaient des enfants y’aurait pas beaucoup de monde sur terre
Ce qui rend un enfant heureux c’est l’amour qu’on lui donne. Mon fils sait que je suis « fragile », mais sait aussi qu’il est entouré d’amour.
Tu n’es pas parfaite et bien dis-moi qui l’est ? Il y en a qui se posent pas de questions et qui rendent leur entourage très malheureux. Il y a en toi beaucoup de générosité.
Bisous !
Je t’assure ça se fait tout seul et on devient mère au moment où il naît, tu sais ce qui est bien pour lui – tout en te posant 1 millions de questions!
Moi aussi je pensais comme toi et pourtant….
Je te souhaite tout ce bonheur!
Des bises…
😉
merci, des millions de bisous à vous deux
Imparfaite que j’ai lu vendredi dernier pour la première fois,
J’ai laissé passer sept jours avant de repenser à ton blog, parce que j’habite au mauvais endroit.
Merci pour tes mots qui me rappellent des émotions traversées il y a peu.
Nous avons plusieurs années de différence. Je peux te dire qu’il y a cinq ans, mon état d’esprit par rapport au fait de devenir mère, et par rapport aux grossesses des autres était très semblable au tien aujourd’hui.
Je ne te connais pas et suis donc incapable de te donner un conseil. Je peux juste partager avec toi mon expérience passée parce que qu’on partage un début de chemin. Peut-être partagerons-nous plus bientôt ?
En 2009, je suis allée voir une gynéco à la veille de mes 35 ans qui m’a parlé de façon tellement idiote, type magazine féminin de seconde zone : mais qu’est-ce que vous attendez ? Vous avez tous les deux un métier ? Vous avez un logement ? Foncez ! Vous allez le regretter, blablabla, que je suis rentrée catastrophée de ce rendez-vous, que j’ai lancé le brûlant sujet sur le tapis, et qu’a débuté pour mon couple une agonie finie en 2012. J’avais le jour où il est parti 38 ans … J’étais en CDD. La grosse loose !
Dans l’hiver, sous l’effet conjugué d’une thérapie et d’antidépresseurs, j’ai réalisé qu’on n’était pas dans un film américain où tout est possible juste parce qu’on le souhaite, et qu’on n’est pas forcément responsable de ses échecs, genre : on n’aurait pas essayé assez fort, on n’aurait pas vraiment voulu ? Non, parfois, on a beau vouloir, -mettre son plus survet de winner, sortir courir dans le froid (c’est une métaphore), les choses n’arrivent pas. Et on est en colère. Et si la seule victoire qu’on peut gagner, c’est de vouloir et en même temps d’accepter ? La colère et la honte seraient la vraie défaite ? Le vrai truc paralysant? J’ai décidé que beaucoup de possibles me conviendraient. Même s’ils ne sont pas valorisés par la société. Genre “Je prends tout” : Vie célibataire avec des chats, avec un boulot d’accueil alimentaire, à lire des milliers de livres jusqu’à la fin de ma vie, rencontrer quelqu’un et avoir des enfants, ou rencontrer quelqu’un et ne pas en avoir, ou rencontrer beaucoup de monde. Et retrouver un super boulot ou pas. So what ?
Je me suis en même temps forcée un peu, de façon bizarre, inscrite à des trucs qui ne me convenaient pas à priori, comme du foro, un groupe politique, et une asso zarbi. Tous ces situations et ces gens rencontrés m’ont changée. J’ai arrêté mon traitement. A la fin du CDD, j’ai décidé de prendre une année sabbatique pour reconstruire ma vie. Le jugement autour de moi a été très hostile : voici la parasite de notre société. Je n’ai rien écouté. Je me suis écoutée. J’ai appris à penser, à chaque fois que je tente quelque chose, à l’autre voie que je veux aussi accepter et magnifier si cela n’arrive pas. J’ai cru que je ne pouvais pas reprendre ma thèse. Je me suis inscrite au concours des PE. A 39 ans, j’ai rencontré un type si lumineux pour la fille déprimée que je suis souvent que je me suis dit : Courage, fuyons ! Mais lui n’a pas fui. Un soir, il a dit “il ne faudrait pas tergiverser”. Tout de suite, on a imaginé notre vie sans enfants, les autres possibles. Qui m’ont plu. J’ai dit : “D’accord”, sans y croire, avec en moi la peur des statistiques , – l’infertilité annoncée à cause de mon âge – les fausses couches, – la trisomie, quelque chose de si intime, si difficile à partager. Et puis j’ai été enceinte, j’ai continué d’avoir peur. Tout le temps. J’ai réussi le concours. Et puis il est né. Emerveillement. Et puis j’ai décidé qu’un autre espoir pouvait revivre aussi, celui de ma thèse. Et maintenant, pourquoi pas un deuxième à 41 ou 42 ans ? Je ne sais pas si ces projets vont aboutir. Je sais que si j’échoue, je vais être profondément triste, un temps, mais pas en souffrance comme je l’étais en 2011. J’ai éloigné la honte et la colère qui accompagnaient dans ma vie chacun de mes essais ratés.
Je sais maintenant qu’il ne faut pas écouter les statistiques ni les mauvais augures. Et même si j’avais essayé sans réussir, je penserais de même.
On m’a dit qu’à 39 ans, vouloir un enfant, c’est vivre dans l’irréalité, que reprendre une thèse à 40 ans, c’est impossible, et que vouloir deux enfants et boucler ensuite une thèse c’était du grand n’importe quoi. La solution : Ne plus écouter, lire, etc. Juste vivre.
Il faut aimer les possibles que contient notre vie, quelque soit la forme qu’elle prend, même si ce sont des chemins peu empruntés par la multitude et rester sourd et aveugle à tout ce qui les restreint. Bonne vie.
Maintenant, j’ai un plaisir nouveau dans ma vie, te lire et je pense à toi. Merci pour ton blog (désolée pour le long post, je ne sais pas comment couper, tu peux tout effacer si tu veux)
Merci pour ton message, que j’ai lu et relu plusieurs fois et que je trouve vraiment très encourageant à tous points de vue