Je n’avais plus trop besoin de l’écriture. Ni ici, ni dans un journal intime.
Parfois ça me rend un peu nostalgique d’abandonner et de déserter ce blog qui m’a apporté tant de choses positives. Et tout de suite après je me dis que ce n’est pas grave, que c’est même normal, que c’est une bonne chose, que je n’ai plus besoin de cet exutoire là.
Et puis finalement il y a toujours une bombe émotionnelle qui finit par imploser.
Dans l’ensemble j’ai fini par gérer toutes ces épreuves plus ou moins bien, je ne me sens plus “dépressive”, je ne me fais plus intentionnellement de mal, je me replie moins sur moi-même, je n’ai plus de souci d’anorexie/boulimie.
Je pourrais presque me dire que j’ai la belle vie. Il ne lui manque vraiment pas grand chose pour être bien, peut être un petit coup de pouce de la nature ?
Enfin bref, ce soir je ne me sens pas forte du tout. Être résilient c’est bien, mais je crois qu’il y a un moment où l’on finit tout de même par être usé.
Ma chère petite mère a le dont de lâcher des phrases qui tuent. Avec le temps je finis par m’y habituer et à ne plus trop y accorder d’importance. Comme ces “tu devrais arrêter / laisser tomber” quand je lui parle de nos échecs en PMA, ça ne me fait même plus mal. Je suis toujours un peu déçue, mais je fais comme si elle n’avait rien dit…
Là on a passé un niveau supérieur. Si, si c’est possible. Je n’ose pas en parler ici, je trouve ça trop énorme comme “révélation”. Ça fait trop “malheur de Sophie puissance dix mille”. Bref, au début je n’y ait pas cru. Je me suis dit qu’elle affabulait, qu’elle se faisait des films. Je me suis dit aussi que ça ne me touchait pas, que ça n’était pas possible et que ça n’avait pu avoir aucune incidence sur ma vie.
C’était il y a quelques mois. Et puis là je réalise que ça me ronge lentement de l’intérieur. Je me pose des questions. Et si ? Et si effectivement ça c’était passé ? Et si ça avait conditionné tellement de choses dans mon éducation ? Et si ça expliquait mes troubles alimentaires et ma dépression à l’adolescence ? Et si ça expliquait ma peur des hommes ? Et si ça expliquait mon rejet de la féminité ? Et si ça expliquait que je n’ai pas d’enfant aujourd’hui ?
Voilà, ça me ronge. Et je ne sais pas trop comment m’en dépatouiller.
Ma psy me répète (et elle en est convaincue) qu’il y n’a pas de victime. Pas de hasard non plus et que c’est nous qui décidons d’aller bien ou non.
Il faut croire qu’en ce moment je ne décide pas d’aller bien. Il y a tellement de choses qui me semblent futiles et sans intérêt. Je n’ai guère envie de faire d’efforts. Et là je n’ai plus envie de faire d’efforts. Il y a des moments où j’ai envie de passer en mode “loque humaine” et de m’autoriser à ne plus rien faire de la journée.
Je crois que j’ai un gros coup de fatigue et de lassitude.
Est-ce que je vais encore “rebondir” ? Est-ce que je vais encore trouver la ressource de réagir et d’aller encore de l’avant ? Sauf que là, au fond de mon puits, je me demande à quoi bon remonter, à quoi escalader ces murs si c’est pour y glisser une fois encore ?
C’est bête de penser ainsi, mais je ne peux pas m’en empêcher totalement. Il y a une part de moi qui est fataliste, défaitiste et franchement blasée.
Ce n’est pas de la dépression. C’est sans commune mesure. Je bosse, j’ai des loisirs. Je vois du monde. Mais tout cela perd des couleurs, tout cela perd de sa saveur, tout cela ne m’enthousiasme guère plus.
Coucou. Tes mots me font mal au coeur de te savoir si mal, de savoir que tu n’as plus envie. Quoi te dire et quoi faire ? Je ne te connais pas et même si je te croisais je ne te reconnaîtrais pas. Mais tes mots m’ont touché. J’aimerais vraiment que tu reprennes vite goût à la vie et que tu retrouves ton humours. Ne te laisse pas descendre. Je te fais plein de gros gros bisous et de gros câlins.
La dépression à 1000 visages… je me bats contre elle depuis des mois. Ce n’est peut-être pas ça. Je ne suis pas psy. Mais aux pires moments, j’ai senti cette lassitude profonde. Cette envie de fermer les yeux et de “juste” m’endormir pour être tranquille, intouchable…
Quoi que ce soit, courage ! De tout <3, courage !
a pas à (oups)
Un burn out?
Prends soin de toi et consulte avant que ca ne s’aggrave 😉
Pour moi ce n’est pas tout à fait juste.
On peut décider d’aller bien certes mais il faut parfois du temps.
C’est pour moi comme tout dans la vie, faut pas culpabiliser ni rien, il y a des passages difficiles très longs qui nous bousillent et il faut du temps pour digérer.
Pour moi, le fait de voyager, bouger peut faire du bien.